Les fims de la rédac' : Et soudain, tout le monde me manque

30 Octobre 2019

Au programme aujourd'hui, un film qui est passé quasiment inaperçu, mais qui ne manque pas pour autant de qualités !

Et soudain, tout le monde me manque

Avec son film qui date déjà de 2011, Jennifer Devoldere, nous plonge dans les rouages d’une famille où, hélas, les choses sont bien plus compliquées que prévues… Eli (campé par un formidable Michel Blanc, mais nous y reviendront plus tard) qui a bientôt 60 ans, s’est remarié et est sur le point d’avoir un enfant avec sa nouvelle femme. En proie à des doutes au sujet de son rôle de père, il souhaite se rapprocher de sa fille (jouée par Mélanie Laurent). Ne sachant pas trop comment y parvenir, il décide de se lier d’amitié avec tous les exs de sa fille sans qu’elle ne le sache. Alors, quand celle-ci tombe amoureuse d’un nouveau jeune homme, la technique d’approche de son père risque de mettre en péril sa relation… Surtout qu’elle aussi, cherche à redécouvrir son père.

Ne vous fiez pas aux apparences

Que penser de ce film ? Avec ce pitch pourtant relativement vu et revu, on pouvait s’attendre à un énième film sur les relations père-fille et intergénérationnel qui n’apporterait rien de bien original au paysage cinématographique français. Mais, avec l’apparence d’une comédie légère et des situations plus improbables les unes que les autres qui s’enchaînent dans un rythme distrayant empêchant tout ennui, ce film, peu à peu, découvre un fond bien plus intéressant. Même si le scénario égrène ici et là dès éléments caricaturaux, voire parfois excessifs, les dialogues sont eux, en revanche, franchement irrésistibles et font mouche à chaque fois. La raison d’une pareille efficacité ? Michel Blanc, évidemment. L’acteur sexagénaire se retrouve dans ce film dans un rôle qui lui sied à merveille. Il n’a plus rien à prouver, mais pourtant il est évident qu’à chaque scène, il donne le meilleur de sa panoplie de jeu. Tout en sobriété, il arrive à rendre un personnage attachant alors qu’il était écrit et pensé comme antipathique, voire même détestable.

Un duo qui fonctionne

Venons-en maintenant à la drôle de relation entretenue par le père et sa fille. Car si Michel Blanc transforme son personnage en patriarche passionnant et captivant, c’est avant tout grâce à la relation qu’il a avec sa fille, interprétée par une Mélanie Laurent tout en justesse. L’alchimie qui se dégage de chaque scène que les deux acteurs partagent est tellement visible qu’elle en devient un plaisir coupable, reléguant parfois l’histoire au second plan. Loin de tout manichéisme, chaque personnage est décrit dans sa profonde complexité et dans une sensibilité souvent touchante, à la frontière de l’intime. Mention spéciale à Géraldine Nakache pour son second rôle grâce auquel elle illumine (comme à son habitude) l’écran.

Finalement, Et soudain tout le monde me manque est un film qui propose une véritable réflexion sur les relations que l’on entretient avec ses proches, sa famille et ses amis. Le final, quant à lui, et sans trop vous en dire, saura déstabiliser n’importe quel spectateur. Entre comédie et drame, ce film est à ne pas manquer !

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